Photographies scientifiques
Il est désormais possible de réaliser les photographies suivantes :
- Couleur
- Noir et blanc
- Infrarouge par réflexion (noir et blanc) et deux longueurs d’ondes possibles type 1 ou type 2,
- Infrarouge par réflexion (en fausses couleurs) type 1 ou 2,
- Infrarouge par transmission (noir et blanc) type 1 ou 2,
- Infrarouge par transmission (en fausses couleurs) type 1 ou 2,
- Ultraviolet par réflexion (noir et blanc),
- Ultraviolet par réflexion (en couleurs),
- Ultraviolet par fluorescence (couleur),
- Ultraviolet par fluorescence (noir et blanc),
- Sodium
Ces 15 types d’analyses (photographie de l’œuvre dans son ensemble) peuvent se doubler de macrophotographies (photographie d’un détail de l’œuvre, signature par exemple).
Les délais, auparavant de plusieurs jours pour la réalisation de chacune de ces photographies, sont maintenant ramenés à 1 heure, voire moins dans le meilleur des cas.
La photographie en lumière directe
Qu’elle soit en noir et blanc ou en couleur, elle est le témoin de l’observation première, indispensable document pour toute identification. C’est un élément trace qui participe au constat d’état.
Cette photographie peut être consultée au cours des interventions de restauration, car elle a valeur de référence tant pour le technicien que pour le propriétaire de l’œuvre.
La macrophotographie
C’est la photographie très rapprochée d’un détail agrandi qui permet la vision du coup de pinceau en distinguant les empâtements les uns des autres. C’est une lecture plus fine pour la compréhension de « l’écriture » du peintre, et à ce titre, c’est un élément de comparaison indispensable pour l’étude d’un tableau à identifier. Etude stylistique indispensable aussi en cours de travail du restaurateur, pour les opérations de modelage des mastics, voire de la reconstitution d’une partie manquante.
La photographie sous lumière tangentielle
Elle donne plus d’informations que la lumière directe. Elle met en évidence la topographie d’une peinture grâce à cette incidence rasante, qu’elle soit d’un côté ou d’un autre, et permet de ce fait une autre vision par les caractéristiques de l’empâtement ou des accidents rencontrés.
La photographie sous lumière monochromatique de sodium
Faisant abstraction de la couleur, le tableau est lu en « valeur » mettant en relief les contrastes qui, ainsi accentués, identifient la technique du peintre, son coup de pinceau, sa « patte ».
Comparativement à la macrophotographie en noir et blanc, la monochromatique de sodium rend une vision de la technique du peintre sur la totalité de l’œuvre avec une grande profondeur.
Elle traverse les couches superficielles de vernis et de glacis, mettant en évidence à l’examen direct les retouches les plus légères situées même sous des vernis.
Sous cet effet, tous les tons deviennent monochromes, allant du gris clair au noir. Seuls les jaunes restent tels quels. L’observateur pouvant faire abstraction de la couleur est mieux à même d’étudier à l’œil nu la véritable structure du tableau. Les contours et les traits du dessin sont plus nets, des détails obscurcis sous des vernis opacifiés redeviennent perceptibles, des signatures et autres inscriptions réapparaissent.
La photographie sous lumières ultraviolettes
Fluorescence sous ultraviolet :
L’image obtenue par les U.V. révèle les altérations de surface et en partie l’état de conservation d’un tableau. Elle identifie les accidents, les repeints, la nature du vernis et, de ce fait, peut servir de comparaison avec une photographie normale après une restauration. Les repeints sur les vernis apparaissent en taches plus ou moins foncées comparativement à la matière originale du tableau. L’examen sous radiations ultraviolettes permet seulement de discerner les anomalies de l’état de surface et non en profondeur. Sous cette lumière un vernis ancien présentera un aspect laiteux et légèrement transparent sur lequel la moindre altération apparaîtra sous la forme d’une tache plus ou moins sombre. En règle générale, ces taches indiquent la présence d’un repeint posé dans la plupart des cas pour dissimuler quelque accident. Certaines zones sombres peuvent également apparaître, mettant en évidence un essai de dévernissage. On peut noter en outre qu’un repeint très ancien peut parfois être difficilement discernable sous les radiations ultraviolettes et, dans ce cas, des examens complémentaires seront nécessaires.
Ultraviolet par reflexion
Dans ce domaine, il faut bien différencier la photographie par réflexion d’ultraviolet et la photographie par fluorescence sous ultraviolet. Ce sont deux techniques très différentes mais complémentaires.
La photographie par réflexion d’ultraviolet permet de discerner des inscriptions ou des éléments effacés ou peu visibles, mais de façon très différente de la photographie par infrarouge. La pénétration dans la matière et la réaction optique des pigments sous ultraviolet n’est en effet pas la même par rapport aux infrarouges.
Les rayons infra-rouges
Par capture de leur réflexion avec notre caméra numérique, ils permettent de voir à travers des vernis et certains glacis. Il est donc possible de restituer à travers l’accumulation de vieux vernis colorés devenus opaques une image nette de l’œuvre, ceci sans entreprendre un dévernissage. De surcroît, de nombreuses signatures involontairement dissimulées sous d’épaisses couches de vernis et glacis, ou volontairement « maquillées » sont également mises en évidence.
Les infrarouges offrent toujours une image plus précise du dessin de l’œuvre, où toutes les transformations sont perceptibles. C’est ainsi qu’ils sont une aide précieuse pour l’historien d’art.
Les rayons infrarouges ont la propriété de traverser les couches de peinture jusqu’à la préparation de celle-ci, mais pas au-delà. C’est néanmoins l’écriture propre de la création qui est mise à jour, c’est-à-dire le dessin préparatoire ou les points de décalque sur les primitifs. Principalement ils révèlent les signatures cachées. Ils révèlent aussi les accidents plus profonds non discernés aux ultraviolets.
Tout un ensemble de pigments peuvent être identifiés grâce à ce moyen, notamment le bleu de cobalt qui devient transparent. Les photographies en fausses couleurs infra-rouge offrent la possibilité d’identifier les pigments, de façon optique (à chaque couleur correspond une nature de pigment), mais permettent aussi de différencier des couches de peintures appliquées avec des méthodes différentes ou à des périodes différentes.
Cet outil technique de la photographie en fausses couleurs est un des moyens les plus performants et des plus rapides pour se faire une opinion sur la qualité et l’authenticité d’une œuvre.
Notre matériel peut pénétrer plus ou moins la matière en fonction des longueurs d’ondes sélectionnées. Quatre types de photographies infrarouges peuvent être faites :
- Noir et blanc de 700 à 950 nanomêtres,
- Noir et blanc de 950 à 1150 nanomêtres,
- Couleur de 700 à 950 nanomêtres,
- Couleur de 950 à 1150 nanomêtres.
Infra-rouges en fausses couleurs
Tout un ensemble de pigments peut être identifié grâce à ce moyen. Les photographies en fausses couleurs infra-rouges offrent la possibilité d’identifier les pigments, de façon optique (à chaque couleur correspond une nature de pigment), mais permettent aussi de différencier des couches de peintures appliquées avec des méthodes différentes ou à des périodes différentes. Il est parfois nécessaire de photographier plusieurs palettes d’échantillons de couleurs dans certaines longueurs d’ondes, avec le même éclairage et les mêmes réglages de l’ordinateur et de la caméra afin de comparer les résultats avec les photographies réalisées sur le tableau. Ces palettes de couleurs vont nous servir à comparer et à identifier de façon optique une partie des composants des différents pigments utilisés par le peintre.
Cet outil technique de la photographie en fausses couleurs est un des moyens les plus performants et des plus rapides pour se faire une opinion sur la qualité et l’authenticité d’une oeuvre. En effet, en fausses couleurs infra-rouges type 1 ou 2, à chaque couleur correspond un matériau précis ou un mélange de matériaux. Nous appelons matériaux les constituants chimiques des pigments.
Par exemple : trois pigments blancs similaires à l’oeil nu, c’est-à-dire ayant le même aspect visible (mais de constitution chimique différente), auront trois couleurs très différentes en fausses couleurs infra-rouges. Ainsi, on peut identifier de façon visuelle les constituants de la matière dans la mesure où nous disposons des éléments de référence (palettes de différents pigments) ou bien d’une oeuvre de référence pour comparaison. Nous recherchons les similitudes ou les discordances de couleurs entre les photos des palettes et celles des tableaux dans le groupe de longueurs d’ondes correspondantes. Si toutes les couleurs visibles ont les mêmes correspondances de couleurs sur les deux tableaux, que ce soit en FC IR 1 ou en FC IR 2, alors cela signifie que les pigments utilisés sont très similaires, voire identiques, et mélangés dans des proportions voisines.
Les photographies en IR noir et blanc permettent d’avoir une information sur le travail de la matière dans les couches profondes du tableau, qui ne sont pas visibles à l’oeil nu. Cette information en IR noir et blanc est capitale pour comparer deux oeuvres.
Couleur
Fausse couleur infra-rouges 1
Fausse couleur infra-rouges 2
Couleur
UV fluo
Fausse couleur infra-rouge